Voie sans issue

Jusqu’au dernier moment, nous avons espéré qu’il y aurait un passage, ne serait-ce qu’un filament fluet se faufilant au travers des montagnes d’humeurs déversées par la gorge rougie des volcans désarmés.

Jusqu’au dernier moment, nous avons joué le jeu de continuer à avancer, en dépit de tous les signaux pourtant explicites qui s’agitaient devant nos yeux. Comme l’eau de la rigole, par exemple, qui refusait de s’écouler, et que nous devions alors régulièrement détourner de son cours pour éviter l’inondation pure et simple.

Et maintenant, nous voilà ici, serrés dans cette impasse, complètement démunis face à cet obstacle majeur obstruant la voie.

Que faire ?
Demi-tour ? Connaissant d’où nous venons, cela ne donne guère envie. Et rappelons-nous que si nous en sommes arrivés là, c’est justement que nous n’avions pas trouvé de meilleure voie.
Contourner l’obstacle ? De notre position, cela ne semble guère possible, sauf éventuellement à errer dans le demi-tour en cherchant à ouvrir cette spéculative voie qui n’existe pas.
S’allier pour briser l’obstacle ? Peut-être, si nous en avons la ressource… Cependant, la prudence invite préalablement à s’assurer que l’effort déployé parviendra effectivement à libérer la voie. Et qu’il n’y aura pas de plus grand obstacle encore derrière celui-ci.
Accepter notre impuissance ? Voilà qui commande alors de ne rien faire…

Si aucune évidence d’agir ne se révèle dans l’immédiat, alors, que dire ?
Rien. Cet état confus et retournant nous laisse profondément sans voix.
Un temps de silence s’impose donc.

Pour patienter sereinement, en attendant que nous soyons rétablis de notre désillusion, je recycle quelques vieux dessins dans un nouvel assemblage coloré. A moins que ce ne soient quelques pieux desseins pour une prochaine rencontre d’artCOlorieZ ?

Je ne sais pas. Et quand je ne sais pas, j’ai désormais pris l’habitude de laisser faire mes mains. Pensée furtive pour Carl Gustav Jung qui semble être à l’initiative de ce fabuleux conseil.

Jusqu’au moment où cette fantaisie soigneuse vient éveiller en moi une pertinente question d’Olivier Clerc entendue quelques temps plus tôt :

Je laisse résonner son texte entre mes cellules imaginales et peu à peu, j’entrevois mon décor qui s’éclaire dans le désenchantement ambiant. Une onde de gratitude m’enveloppe de sa chaleur réconfortante. Je me laisse aller à explorer de plus près ce qui bloque la voie. Instantanément, l’obstacle si infranchissable encore quelques heures plus tôt se transforme en étonnant bouclier protecteur, assurant au mieux notre sécurité jusqu’à l’achèvement complet de notre développement. Pourquoi dès lors, vouloir autre chose que ce qui est présent maintenant ?

Installons-nous au mieux dans l’espace où nous sommes, et prenons soin de ce qui nous épanouit. Le reste nous dépasse largement. Notre délivrance, inévitablement, viendra en son temps. Projetons simplement que ce soit à terme, par la voie naturelle qui s’ouvrira alors pour nous. Projetons aussi que nous soyons accueillis avec enthousiasme dans l’étendue de cette grande nébuleuse cosmique, source intarissable de notre métamorphose.

Verser des Euros
Verser des Junes
Offrir de la gratitude
Écrire un message

Chez moi

Il est une locution française qui dit « mieux vaut un petit chez soi qu’un grand chez les autres. » Alors, après un long voyage à explorer l’infini territoire de l’adaptation à ce que l’autre attend de moi, c’est décidé, je reviens chez moi.

Chez moi, finalement, je ne sais pas vraiment où cela se situe concrètement. Je n’en connais pas objectivement la limite. Je n’ai pas non plus le vocabulaire qui convient pour en formuler la description précise.

Chez moi, c’est à la fois partout et nulle part. C’est exactement là, dans ce reflet d’espace encore un peu flou où je navigue présentement. Tout en étant potentiellement ailleurs, confortablement niché dans un imaginaire collectif fertile et sans cesse renouvelé.

Chez moi, c’est ce tout petit supplément d’âme qui se forme nébuleusement en s’amusant des monts et merveilles de sa création.

Chez moi, c’est peut-être aussi juste en face de chez toi. Quand oserai-je ouvrir complètement la porte pour en avoir le cœur net au point de m’engager jusqu’à parvenir à te rencontrer ?

Verser des Euros
Verser des Junes
Offrir de la gratitude
Écrire un message

Libération

Ce jour-là, nous vagabondions tranquillement dans l’espace inter-sidéral. En pleine contemplation, nous suivions d’un regard à peine étonné, un vol de méduses assermentées.

Nous sommes sidérés. Totalement médusés. Figés par l’instant. Espace temps suspendu. Maintenant. Précisément. Devant nos yeux. Le phénix renaît de ses cendres.

Les particules de vie se recomposent, s’assemblent.

L’énergie se concentre et s’expanse.

Les polarités s’équilibrent.

La forme apparaît.

Verser des Euros
Verser des Junes
Offrir de la gratitude
Écrire un message

Pas à pas si loin que ça

D'un pas à l'autre
Il n'y a que quelques pas
Pas de quoi trembler d'effroi
A faire le premier pas
Sans faux pas ni trop d'émoi
S'élancer à petits pas
Ne pas chercher à savoir pourquoi
Simplement penser à marquer le pas
D'un pas de côté autant de fois
Que la peur de franchir le pas
N'est pas tarie au fond de soi
Agrandir alors à chaque pas
Le pas de vis comme il se doit
Attendre en faisant les cent pas
Pas un de plus cela va de soi
Continuer ensuite à grand pas
Jusqu'au pas de la porte en bois
S'ouvrir et se tirer d'un mauvais pas
Au pas de course allégé du choix
Hésitant à revenir sur ses pas
En salle des pas perdus d’autrefois
Si proche à seulement deux pas
Du pas de Calais d’Artois

Rencontrer enfin l'autre et lui emboîter le pas
D'un pas de géant courtois
Aspirant soudainement à presser le pas
Du pas de velours conduisant à soi
Verser des Euros
Verser des Junes
Offrir de la gratitude
Écrire un message

Hommage de France

A toi
Brave soldat
Emporté par ta foi
Dans tous les combats
Souviens-toi que face à toi
Ton frère se tient droit
Dans tous les combats
Emporté par sa foi

Foi de loi
Foi de roi
Foi de foi
Foi de voix
Foi d'emploi
Foi d’exploit
Foi de cinéma
Quoique soit ton combat
Effroi
Trépas
A toi
Brave soldat
Emporté par ta foi
Quand sonneras-tu le glas
De ton allégeance au combat
Pour reconnaître face à toi
Ton frère de désarroi
Libre dans sa foi
Par ton choix
Choix de loi
Choix de roi
Choix de foi
Choix de voix
Choix d'emploi
Choix d’exploit
Choix de cinéma
Quoique soit ta foi
Soldat
Souviens-toi