Chaque histoire est au service de la Vie qui se raconte.
14 mars 2023

Je vis dans une société marchande. Est-ce un problème ? Oui. Non. Peut-être. Je ne sais pas. Ça dépend.
Voilà globalement toutes les réponses que j’aurais envie de donner en même temps à cette question.
Oui, je le vis régulièrement comme un problème. Car vendre mes services n’est pas dans ma nature première. Pour moi, un service est une aide spontanée guidée par le cœur, et qui n’appelle rien en retour. Je rends service quand je ressens une juste motivation intérieure à le faire. Lorsque je commence à avoir besoin d’être payée pour effectuer une action, c’est le signal qui m’alerte que je suis en train de m’éloigner de ma joie profonde.
Alors, oui, dans l’idéal, je préférerais vivre dans une société où les relations humaines sont sincères et détachées d’intérêts mercantiles, où la valeur de chacun est reconnue pour le service rendu à tous de par ses activités accomplies avec cœur. Et m’en remettre à une sagesse infiniment plus grande que moi pour la logistique des rencontres afin que la complémentarité des services bénéficie aux rêves et à l’épanouissement de chacun.
Mais non, je vis dans une société marchande, et souvent ce n’est pas un problème, plutôt une simple habitude intégrée comme normale et pratique. Lorsque j’ai besoin d’un service, au lieu d’en parler à mes relations et laisser la possibilité à l’une d’elle de me proposer son aide à sa façon, je cherche dans la vaste toile internet celle où celui à qui je pourrais acheter ce service, au plus précis de ce que je souhaite. Ou bien, selon mes moyens, au plus acceptable de ce que je peux payer. Bien sûr, je paie aussi le fournisseur d’accès internet et le fournisseur d’électricité pour le service qu’ils me rendent à pouvoir accéder à la liste des vendeurs de services. Et s’ajoute également le coût de l’outillage technologique nécessaire pour que cela fonctionne. Celui-ci reflète-t-il la juste rémunération de tous les êtres contribuant à sa fabrication, à son élimination lorsqu’il sera devenu obsolète, à la préservation de l’écosystème Terre malgré les ressources naturelles prélevées ? Voilà encore une autre question complexe… Tellement complexe que je l’occulte. Et dans l’instant du besoin, acheter ainsi le service attendu me semble logiquement être le moyen simple et efficace de procéder, d’autant plus pratique qu’il se suffit souvent de relations humaines superficielles uniquement limitées au contrat de service.
Devrais-je finalement traduire que j’ai davantage confiance en mon mental aidé d’une machine qu’en la logistique de rencontres que peut organiser une sagesse infiniment plus grande que moi ?
Alors, peut-être que vivre dans une société marchande devient un problème lorsque j’accepte d’acheter les services des autres mais que je n’ai pas d’élan à vendre les miens sur le même modèle. Et peut-être en est-il ainsi car, en ces temps de crise écologique, économique, j’en suis venue à douter de la viabilité à long terme du modèle qui semble pourtant être encore la norme incontournable pour beaucoup de monde.
Et donc, actuellement, je ne sais pas dire si vivre dans une société marchande est un problème. Pour moi, c’est à minima une question qui se pose fréquemment, et qui me demande réflexion et créativité pour tenter d’expérimenter d’autres voies, au moins partiellement, et pressentir alors à quel écomonde pourrait ressembler la société.
Pour l’avenir de l’humanité, je sais encore moins répondre, et je préfère remettre cette question au cœur d’une sagesse infiniment plus grande que moi, ayant déjà fait ses preuves de durabilité.

En attendant, je vis dans une société marchande et c’est un fait. Chaque jour, je lis au moins un message de quelqu’un qui a un service à vendre : les 3 clés pour créer sa vie de rêve, les 10 règles pour réussir ses projets, les 5 astuces pour éviter les pièges d’internet, etc… Le nom des personnes change, mais le format des messages se ressemble. Un modèle fonctionnel qui joue le jeu de la marchandisation de tout conseil, de tout point de vue. Et de l’extraversion.
Est-ce un problème ? Ça dépend.
Je dirais que ça dépend de mon énergie du moment, du contenu gratuit que ces personnes savent offrir en préambule de leurs services payants, du niveau de profondeur relationnelle que je suis prête à engager pour répondre à mes besoins. Ça dépend aussi de ma propension à accueillir le constat suivant : si cette question de société marchande se pose en problème dans ma réalité extérieure, alors c’est que j’ai probablement encore besoin d’harmoniser certains de mes espaces intérieurs.
Et finalement, même si cette publication est loin d’être détaillée et exhaustive dans son contenu, la rédiger m’aura servi à identifier au moins deux points sur lesquels je vais pouvoir porter plus précisément mon attention :
– Le mot « service » : le Larousse indique que « servir » vient du verbe latin « servire » signifiant « être esclave ». Voilà de quoi interroger la mémoire de nos corps à ce sujet, et de quoi chercher à clarifier qui, quand, comment et pourquoi servir.
– En quelle source est-il plus intelligent de placer sa confiance pour se guider ? Celle d’une machine questionnée par un mental limité à ce qu’il connaît ? Ou celle d’une sagesse infiniment plus grande que soi ?
Et qui sait ? En diffusant librement cette publication sur la toile internet payante, elle rendra peut-être aussi service à qui la lira… Cet individu aura alors le choix : rétribuer monétairement ce service en toute logique d’une société marchande, ou bien confier sa gratitude pour le cadeau reçu à une sagesse infiniment plus grande que lui.
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Comprendre les effets systémiques du mode de création monétaire en expérimentant l’usage de la monnaie libre
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