Flore est son prénom. Suffit-il d’obtenir son prénom pour connaître la fleur ? Vraisemblablement non. Si je ne sais ni où, ni comment rencontrer la fleur, je risque de passer à côté d’elle sans même lui prêter attention. Ou bien alors de prendre une autre Flore pour la fleur. Donc, à cet instant précis, je connais le prénom de la fleur mais pas la fleur. Et pourtant, je suis déjà en train de disserter à son sujet. Est-ce bien raisonnable cette histoire ?
Pensive Flore. Pensive est-il le nom de la fleur ? Son état d’âme ? Son activité préférée ? Une autre information encore qui correspondrait à quelque chose échappant complètement à ma culture ? A ce nouvel instant précis, je ne peux qu’envisager nombre de suppositions, au point qu’il me serait possible d’écrire une publication entière à propos de Pensive Flore. Et pourtant, je ne connais toujours pas la fleur. Est-ce bien raisonnable alors de poursuivre ma dissertation à son sujet sur la base de simples suppositions ?
Supposons néanmoins que, animée par le bouillonnement des conversations sociales, je rédige et diffuse volontiers cette publication à propos de Pensive Flore. Supposons aussi que vous la lisiez jusqu’à sa dernière ligne. Vous auriez alors un aperçu de mon point de vue sur la fleur que je ne connais pas. Autrement dit, vous connaîtriez mon interprétation supposée des informations données au sujet de la fleur. Données par qui ? Ce n’est pas écrit précisément dans la publication.
Pour autant, publier un tel point de vue serait-il aidant pour connaître la fleur ?
Un point de vue unique à priori semble insuffisant. Mais peut-être que si quelques algorithmes savamment paramétrés cumulaient 2, 5, 10, 534, 26803 ou davantage encore de points de vue, les mots assemblés finiraient par construire une impression générale représentative de la fleur ?

Ou pas … !
Supposons pourtant de nouveau que de nombreuses personnes se prennent au jeu de qui s’exprimera le plus souvent, ou bien le plus fort, ou bien le plus renommé, ou bien encore le plus expert à propos de Pensive Flore. De lire ou d’entendre tous ces points de vue interprétant le peu d’informations tenues de je ne sais qui sur la fleur, une histoire collective de Pensive Flore s’imprimerait en nous. Au point que nous serions désormais capables de croire que nous connaissons la fleur. Au point que nous pourrions même enseigner son histoire à nos enfants, afin qu’ils sachent eux aussi qui est la fleur. Et bon courage aux nouveaux points de vue sur les informations données s’ils ne s’inscrivent pas dans cette histoire commune ! Car il est vite fait de passer des suppositions aux jugements…
Alors à ce dernier instant précis de ma dissertation au sujet de la fleur que je ne connais toujours pas, je me pose raisonnablement ces quelques questions supplémentaires : habités que nous serions par une histoire collective potentiellement partiale à propos de Pensive Flore, qui reconnaîtrait la fleur venant à notre rencontre ? La fleur elle-même se reconnaîtrait-elle ? Comment connaître véritablement la fleur et actualiser l’histoire collective que nous avons peut-être créée inconsciemment à son sujet ?
Et puisque cette supposée publication à propos de Pensive Flore finirait par interroger la conscience collective, je me demande aussi…
Qui prend soin de la fleur ?
10 mars 2025
Une idée pour écouter le point de vue d’une fleur Camélia
Instant de conscience
Le contenu de cette page est créé par alliance des intelligences naturelles de l’être humain. Qui connaît Catherine et Olivier ? Souhaites-tu contribuer à leur œuvre ? Auquel cas, voici pour toi quelques idées concrètes pour matérialiser ta coopération.






